Ennemis de la monotonie, bienvenue sur les terres de Thiérache ! Un rude terroir, cette Thiérache que les hommes commencent à modeler dès le Moyen-âge. En ces temps reculés, les moines entreprennent de défricher la grande forêt primaire et d’assécher les marais. Déjà, les paysans sont des éleveurs. Et vers l’an 1000, ils transforment le lait des vaches en fromage. Aujourd’hui encore, les routes ondulent à travers les prairies aux herbes grasses, où paissent de placides vaches laitières. C’est le pays du fameux Maroilles, qui doit son goût si fin à la richesse des prés thiérachiens. Pensez ! On y a recensé plus d’une centaine d’herbes différentes. Le travail ancestral des bénédictins n’a pas été vain.
Ce paysage bocager est souligné de haies composées d’épines noires, noisetiers, de prunelliers – leurs fruits servent parfois à faire une gnôle locale à redresser les morts. Ces haies sont régulièrement ponctuées d’un arbre « têtard ». Ce nom évoque la taille particulière que les gens d’ici pratiquent sur les saules ou les charmes, et qui consiste à couper régulièrement toutes les branches à la tête de l’arbre. Leurs silhouettes massives se détachent surl’horizon. Il sont les gardiens des troupeaux et de la mémoire du pays.
La haie bocagère traditionnelle servait avant tout à délimiter les parcelles et limiter l’érosion. Aujourd’hui, on apprécie à sa juste valeur son rôle environnemental. Car dans la haie, nichent quantité d’oiseaux, qui y trouvent nourriture et protection. Parce que le bocage est l’image même de la Thiérache, de nombreux programmes aident les agriculteurs à sauvegarder et à replanter les haies. Et ceci, pour le plus grand plaisir des promeneurs.